Pénurie de main d’œuvre et solutions envisageables

Pénurie de main d’œuvre et solutions envisageables

La pénurie de main d’œuvre sévit au Canada et au Québec. Selon Statistique Canada, en 2017, le nombre de postes vacants a bondi de 23 % au pays et de 46 % au Québec.

En effet, le taux de chômage au Québec est à son plus bas depuis 1976 et les entreprises ont de la difficulté à combler les postes vacants. Le Québec, avec 4,1% de postes à pourvoir dans les PME, soit 117 000 emplois, connait le manque de main d’œuvre le plus important au pays.

Cette pénurie de main d’œuvre entraine une faible croissance économique même si le taux de chômage est au plus bas.

Les principales causes de la pénurie de main d’œuvre :

  • Le vieillissement de la population

Le nombre de Québécois de moins de 45 ans a chuté de façon marquée entre 1981 et 2010, a constaté l’Institut économique de Montréal. Selon l’Institut de la statistique du Québec, la population de 15 à 64 ans va passer de 5 531 000 personnes en 2017 à 5 428 000 en 2030, une baisse annuelle moyenne de 0,1 %. Le poids démographique de cette tranche de la population va passer de 65,9 % à 59,4 %. La population active augmente en moyenne de quelques milliers de personnes par année seulement.

L’on constate déjà que le renversement de la pyramide des âges entraine une stagnation de la croissance de la population active, une hausse des taux d’activité et d’emploi et une baisse du taux de chômage.

  • Le départ à la retraite des baby-boomers

Selon l’Institut de la Statistique du Québec des centaines de milliers de postes seront à combler d’ici 2025 pour remplacer les départs massifs à la retraite des baby-boomers. De plus, au Québec, les travailleurs prennent leur retraite plus tôt qu’ailleurs (29 % des personnes entre 60 et 64 ans travaillent au Québec, alors que le taux est de 42 % en Ontario et de 47 % aux États-Unis).

  • La dévitalisation des régions éloignées des grands centres urbains

Il est particulièrement difficile pour ces régions de retenir les jeunes travailleurs ou pour y attirer les immigrés. Dans ces régions, ce n’est pas moins de 55 % des postes qui sont à pourvoir.

Certains facteurs viennent aggraver les problèmes de disponibilité de la main d’œuvre comme par exemple :

  • La difficulté à mettre en adéquation le profil des demandeurs d’emploi avec les professions en demande.

  • La complexité d’accéder au système d’éducation et aux programmes de formation notamment pour les immigrés.

  • Le manque d’information et de valorisation surtout auprès des jeunes des métiers en demande notamment ceux qui nécessitent de la main d’œuvre non qualifiée (9 postes sur 10 à combler dans les PME au Québec).

  • Le manque d’intérêt pour certaines professions souvent due aux conditions de travail ou encore au faible niveau de revenu offert par les entreprises.

Les conséquences de la pénurie de main d’œuvre :

La pénurie de main d’œuvre a des conséquences importantes sur les entreprises les obligeant à reporter des projets d’investissements, perdre des contrats, ralentir ou encore cesser leurs activités.

Au Québec, près d’une entreprise sur deux (47 %) perd des contrats ou des ventes parce qu’elle n’a pas assez d’employés, et 42 % doivent annuler certains de leurs investissements en raison du manque de personnel.

Autres conséquences sur les entreprises :
  • La perte de productivité.

  • L’augmentation des délais de livraison.

  • Un taux de roulement d’employés élevé.

  • Une hausse des coûts liés à la formation du personnel (embauche de personnes non qualifiées que l’entreprise devra former complètement).

  • Une hausse des salaires (en raison de l’augmentation des heures supplémentaires).

  • L’entreprise devra faire preuve de plus de flexibilité (mis en place du télétravail par exemple).

  • Les entreprises devront mettre en place des solutions innovantes pour retenir et attirer leur main-d’œuvre.

Aucun secteur économique n’est épargné, mais certains sont plus touchés que d’autres.

La proportion de postes vacants est particulièrement importante dans le secteur du tourisme. Par exemple, des hôtels fonctionnent à 50 % de leur capacité, car le personnel est insuffisant, et on voit de plus en plus de restaurants fermer plus tôt que leur horaire habituel faute de personnel.

Après les États-Unis et la France, c’est au Canada que la demande annuelle de main-d’œuvre dans le domaine de l’aérospatiale est la plus forte. D’ici 2025, le Québec aura besoin de 16 800 travailleurs uniquement pour remplacer les départs à la retraite et répondre à la demande dans ce secteur.

Les secteurs de la fabrication, des ventes et services et de la construction sont également gravement touchés par le manque de main d’œuvre. Tout comme d’autres secteurs tels que le transport, la machinerie et les services administratifs et financiers.

Les solutions envisagés pour contrer la pénurie de main d’œuvre

Les solutions sont nombreuses mais pour être plus efficaces elles devront certainement se combiner. Toutefois, il n’existe pas de solution miracle. Chaque entreprise devra trouver la meilleure solution en fonction de son contexte et de sa réalité.

Voici quelques solutions envisageables :

L’inclusion des personnes handicapées

Au Québec, les personnes vivant avec un handicap sont celles qui ont le plus de difficultés à intégrer le marché du travail avec un taux d’activité de 44,6 %.

Pourtant, favoriser l’inclusion de tous, peu importe les conditions individuelles ne nécessite que peu de réaménagement. Une personne présentant un handicap pourrait réaliser un travail important pour l’entreprise. En effet, une personne en situation de handicap n’apporte pas qu’une force de travail mais elle amène également une perspective différente sur les diverses tâches que celle d’une personne sans limitations.

Être sensible à la situation particulière de la personne vivant avec une limitation permet d’être en mesure d’adapter la période d’intégration, les tâches et l’environnement de travail. Ainsi, dans un contexte de travail adapté à leur situation, les personnes présentant un handicap pourront réussir aussi bien et parfois même mieux qu’une personne sans limitations.

L’inclusion des immigrés

Les entreprises doivent améliorer l’intégration dans leurs locaux des personnes immigrantes dont le taux de chômage demeure plus élevé que la moyenne. Sur dix personnes qui arrivent au Québec, six sont des immigrants économiques et ceux-ci sont majoritairement jeunes.

L’automatisation de tâches

Mettre en place des processus d’automatisation ou de mécanisation va permettre aux entreprises d’optimiser leur processus de production.

Ainsi, dans ses usines, la main-d’œuvre qualifiée devient de moins en moins nécessaire, car les robots et l’intelligence artificielle permettent de donner de plus en plus d’instructions précises aux employés. L’entreprise peut alors confier des tâches manuelles à des employés qui n’ont pas de formation technique.

Optimiser les opérations

Afin de pouvoir tirer le meilleur rendement de ses ressources humaines, financières et techniques, les entreprises pourront alléger leurs processus et repenser l’organisation de leurs tâches et ainsi éliminer les sources de gaspillage.

Le recours aux travailleurs âgés

Au Québec, le taux d’emploi des 55 à 74 ans s’élevait à 41,4% en 2016.

Pour favoriser le retour ou le maintien sur le marché du travail de certains employés plus âgés, les entreprises peuvent mettre en place des programmes de retraite progressive, des incitatifs financiers (une fiscalité plus concurrentielle par exemple) ou encore proposer des semaines de travail réduites (de trois jours). En effet, une personne de 55 ans a au minimum 10 ans de travail à offrir.

L’expertise de ces travailleurs expérimentés est vitale pour l’entreprise. En effet, en favorisant le transfert des connaissances des plus expérimentées vers la relève par le mentorat, il devient possible d’augmenter la productivité par la réduction du temps d’apprentissage et d’améliorer la rétention de la main-d’œuvre ainsi qu’une meilleure intégration des jeunes.

La formation des employés

L’entreprise peut limiter la pénurie de main-d’œuvre qualifiée en formant constamment les employés directement au sein de son organisation afin qu’ils soient en mesure de mieux utiliser les nouvelles technologies.

La rétention des employés

Le contexte de pénurie de main d’œuvre est profitable pour les employés, car il leur donne la possibilité de changer facilement d’emploi. Les entreprises devront donc savoir attirer et conserver leur main d’œuvre en leur offrant de meilleures conditions de travail, de meilleurs salaires et avantages.

  • Favoriser le bien-être des employés, c’est la clé d’un environnement de travail pour fidéliser ses employés. Avoir une réputation d’entreprise dans laquelle il fait bon travailler a de nombreux avantages, tant sur la rétention du personnel actuel que sur l’attraction de futurs employés.

  • Impliquer les employés dans leurs tâches en instaurant une politique salariale qui réduit le besoin d’encadrer les travailleurs afin qu’ils atteignent les objectifs de production. (payer en partie les employés en fonction du nombre de pièces qu’ils produisent par exemple)

  • Réduire la routine en confiant aux travailleurs une plus grande variété de tâches en fonction des compétences et de la spécialisation de chacun. Ainsi, les employés participeront davantage à la production globale et seront plus motivés.

  • Diversifiez les bassins de recrutement : explorer de nouveaux bassins : nouvelles zones géographiques (certaines municipalités ont mis en place des avantages fiscaux pour attirer plus de travailleurs), nouveaux profils de compétences, etc.

  • Réévaluer les critères de sélection des employés : réduire le nombre de critère de sélection et être moins exigent. L’entreprise doit se demander si tous ses critères de sélection sont pertinents et ne garder que les principaux.

  • Instaurer de nouvelles pratiques de gestion en permettant le télétravail ou en créant des bureaux satellites ou encore en étant plus flexible avec les horaires de travail. Cela permettra à l’entreprise de recruter dans de nouveaux bassins et d’augmenter le sentiment d’appartenance de ses employés.

Repenser les espaces de travail

Toujours dans le but de favoriser la reconnaissance, le respect et les relations des employés envers l’entreprise afin d’obtenir des résultats durables, les entreprises pourront repenser leur espaces de travail. Leurs installations devront répondre aux besoins de leurs employés. Investir dans le bonheur des salariés rapporte à l’employeur (moins d’absentéisme, de retard, de congés maladie, etc.).

Instaurer des espaces de travail non assignés ainsi les employés peuvent changer d’espaces de travail plusieurs fois dans la journée ce qui aide beaucoup à la productivité. Les salariés sentent qu’ils ont plusieurs options et qu’ils ne sont pas confinés à un espace strict.

Mettre en place une multitude de services favorisant le bien être des employés. Par exemple, Shopify a mis en place, dans ses vastes bureaux au centre-ville d’Ottawa (dont l’architecture a été choisi pour être en lien avec la diversité de ses salariés), plusieurs services pour ses employés comme : une formation pour le développement professionnel et personnel, des aires de jeux, des machines à café de pointe, des repas gratuits, des cours de yoga et de kick-boxing, des salles pour la méditation, etc.

Si, en tant qu’entrepreneur, vous pensez à réaménager vos bureaux afin de lutter contre la pénurie de main d’œuvre qui sévit actuellement au pays, faites appel à Lib. le spécialiste de l’aménagement d’espaces de travail à Montréal. Leur équipe de professionnels se fera un plaisir de vous conseillez!

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